Николай Первый
Сочинение В. К. Николая Павловича о Марке Аврелии

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    Французский оригинал.


СОЧИНЕНІЕ В. К. НИКОЛАЯ ПАВЛОВИЧА О МАРКѢ-АВРЕЛІИ.

(Письмо къ профессору морали Аделунгу).
1813 г.

   Ученическое произведеніе покойнаго государя, написанное въ бытность его великимъ княземъ, въ 1813 г. и нынѣ печатаемое въ "Русской-Старинѣ", составляетъ только одинъ образчикъ изъ цѣлой серіи подобныхъ упражненій, оригиналы которыхъ мнѣ довелось видѣть и читать въ архивѣ IV Отдѣленія Собственной Его Величества Канцеляріи, гдѣ они составляютъ пайку значительнаго объема подъ общимъ названіемъ: "Les études du grand duc Nicolas".
   Существованіе этой панки вмѣстѣ съ другою, такого же содержанія и характера: "Les études du grand duc Michel", мнѣ пришлось открыть по слѣдующему поводу.
   Приглашенный къ составленію исторіи с.-петербургскаго Воспитательнаго Дома по архивнымъ источникамъ, я узналъ случайно, въ 1871 г., что въ архивѣ IV Отдѣленія находится особый шкафъ съ бумагами, никѣмъ еще не разобранными, которыя, но смерти императрицы Маріи Ѳеодоровны (въ 1828 г.), были опечатаны въ ея кабинетѣ статсъ-секретаремъ Вилламовымъ и, безъ описи, сданы въ архивъ IV Отдѣленія. Такъ и оставались онѣ тамъ въ теченіе 40 слишкомъ лѣтъ. Поработавъ нѣсколько недѣль въ неожиданно-открывшихся мнѣ сокровищахъ, -- гдѣ было много матеріаловъ и для исторіи Воспитательныхъ Домовъ,-- я сдѣлалъ имъ краткую опись, которую, помнится, и передалъ одному изъ лицъ, служащихъ въ IV Отдѣленіи.
   Изъ этой описи видно, что въ помянутомъ собраніи бумагъ сохранилось множество въ высшей степени важныхъ документовъ, кромѣ вышеупомянутыхъ, вмѣстѣ съ огромною, занявшею нѣсколько коробокъ, собственноручною перепискою знаменитой государыни. Такъ напримѣръ, здѣсь нашелъ я письма къ императрицѣ: Вязмитинова, Кутузова-Смоленскаго, Оленина, барона Николаи, Уварова и другихъ значительныхъ лицъ той эпохи. Помнится, тамъ же есть, и краткій отчетъ Уварова объ осмотрѣ имъ, по порученію императрицы, московскихъ-институтовъ. Встрѣчаются и собственноручныя записки императора Александра Павловича, также какъ и письма къ императрицѣ отъ нѣкоторыхъ европейскихъ дворовъ. Словомъ, всѣ эти бумаги на столько любопытны и такъ живо знакомятъ насъ съ личностью императрицы, съ ея общественными заботами и семейными интересами, что было бы вполнѣ необходимо издать ихъ особымъ сборникомъ, хоть напримѣръ, подъ названіемъ: "Кабинетъ императрицы Маріи Ѳеодоровны". Русская исторія была бы отъ этого въ явномъ выигрышѣ, а личность Маріи Ѳеодоровны, -- столь памятная въ развитіи филантропическихъ и образовательныхъ учрежденій въ Россіи, -- освѣтилась бы совершенно новымъ и вполнѣ благопріятнымъ для нея свѣтомъ.
   Возвращаясь къ сочиненію Николая Павловича о "Маркѣ-Авреліи", я долженъ замѣтить, что оно написано было по вызову профессора Аделу ига, который, состоя преподавателемъ морали при великомъ князѣ (предметъ этотъ заключался въ чтеніи и разборѣ нравоучительныхъ статей, преимущественно историческаго содержанія), воспользовался съ моральною цѣлью "Похвальнымъ Словомъ Марку-Аврелію", прочтя его въ подлинникѣ великому князю. Сочиненіе это носитъ слѣды стилистическихъ поправокъ (надъ строками)"профессора Аделунга и, какъ всѣ учебныя упражненія Николая Павловича, не избѣжало вниманія заботливой матери, слѣдившей изо дня въ день за ходомъ занятій своихъ сыновей.
   Не лишнимъ будетъ прибавить, что "Похвальное Слово Марку-Аврелію" было переведено Фонъ-Визиномъ, и нѣкоторыя мысли, заимствованныя оттуда, вложены авторомъ "Недоросля" въ уста Стародума, на что есть указанія въ статьѣ моей и примѣчаніяхъ, помѣщенныхъ въ послѣднемъ (1866 г.) изданіи "Сочиненій Фонъ-Визина".

А. П. Пятковскій.

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Се 24 Janvier 1813.

   (Подлинникъ). Tous m'avez fait le plaisir de me lire, dans une des leèons extraordinaires que j'ai eues avec Tous, l'éloge de Marc-Aurèle par Thomas; ce morceau sublime d'éloquence m'а fait un plaisir bien grand, en m'exposant en même temps toutes les vertus de ce grand bomme et en me faisant voir combien de bien un Prince vertueux et ferme peut faire. Permettez moi, Monsieur, de Yous réitérer mes remerciments de ce que Yous avez bien voulu me faire connaître cet intéressant et beau passage (morceau) de l'éloquence franèaise. Yous avez eu la bonté de me proposer de faire une composition sur cette belle production de Mr Thomas; je (j'en) sens toute la difficulté de cette composition mais si j'ai le bonheur d'у réussir je ne m'en sentirai que plus heureux.
   М-r Thomas nous représente le moment où le convoi funèbre de Marc-Aurèle mort à Tienne avec une pompe majestueuse s'approche de Rome un morne silence, une tranquillité absolue l'accompagnent. Commode, à la tête du peuple de la capitale du monde, viennent (sic) à la rencontre du corps de leur père commun. Parmi la foule se trouvait l'instituteur de Marc-Aurèle, Apollonius, homme d'une vertu rare et d'une vie irréprochable; ce respectable vieillard d'un extérieur imposant arrêta le convoi, à l'étonnement de tout le public et prononèa le discours panégyrique de Marc-Aurèle, où, pour faire sentir au peuple toute la perte qu'il fit dans la mort de ce prince rare, il parcourut rapidement les principaux traits de sa vie publique et particulière. Entre autres ce qui me parait de (bien) plus remarquable, c'est le passage où il dépeint son éducation tant physique que morale, il dit: Marc-Aurèle était actif et adroit dans les exercices du corps ce qui le rendit dans la suite capable de soutenir les fatigues de tant de guerres. Il donnait un, soin particulier aux études à cause qu'il sentait combien elles pouvaient lui être utiles dans la suite; après il raconte la sagesse de sa conduite encore comme particulier; et ce qui prouve combien ce prince sentait. toutes les difficultés qui accompagnent l'état d'administrateur d'un grand état (empire) comme le sien, c'est qu'au moment où on vint lui annoncer qu'il était appelé à monter sur (le) trône il tomba dans une profonde rêverie et ensuite se jettant au cou de son maitre Apollonius il le pria de le secourir de ses conseils et par là de le rendre (encore plus) digne du choix des Bomains. Ensuite faisant des réfléxions sur ses doubles devoirs comme homme et comme membre de la société l'auteur lui fait dire:
   "J'étais parvenu à voir que par l'ordre même de la Nature, il y a société éntre tous les hommes. Dès ce moment je me considérais sous un double rapport. Je me vis comme une faible partie de l'Univers, engloutie dans le tout, entraînée par le mouvement général qui entraîne tous les êtres; je me regardais ensuite comme détaché de ce tout immense et lié par un rapport particulier avec les hommes. Comme partie de tout, Marc-Auréle, tu dois recevoir sans murmure ce qui est une suite de l'ordre général; de là nait la constance dans les maux et le courage qui n'est que la soumission d'une âme forte. Comme partie de la société, tu dois faire tout ce qui est utile à l'homme: de là tous les devoirs d'ami, d'époux, de père, de citoyen. Souffrir ce que la nature de l'univers t'impose, faire ce que la nature d'homme exige, voilà tes deux régies. Je conèus alors ce que c'était que la vertu et jene craignis plus de m'égarer".
   Puis se considérant comme prince et effrayé du poids des devoirs que lui impose sa condition il se dit:
   "Epouvanté de mes devoirs je voulus connaître les moyens que j'avais pour les remplir: et mon effroi redoubla. Je vis que mes obligations étaient au dessus d'un homme et que mes facultés étaient celles d'un homme. Il faudrait que l'oeil du prince pût embrasser ce qui est à des distances immenses de lui et que tous les lieux de son empire fussent rassemblés en un seul point, sous son regard. Il faudrait que son oreille pût être frappée à la fois de tous les gémissements, de toutes les plaintes, de tous les cris de ses sujets. Il faudrait que sa force fut aussi prompte que sa volonté pour détruire et combattre sans cesse toutes les forces qui luttent contre le bien général. Mais le prince а des organes aussi faibles que le dernier de ses sujets. Marc-Aurèlc, entre la vérité et toi, il у aura continuellement des fleuves, des montagnes, des mers; souvent tu n'en sera séparé que par les murs de ton, palais, et elle ne parviendra pas jusqu'à toi. Tu emprunteras des secours; mais ces secours ne seront qu'un remède imparfait à ta faiblesse. L'action confiée à des bras étrangers, ou se ralentit, ou se précipite, ou change d'objet. Bien ne s'exécute comme le prince l'а conèu; rien ne (se présente à) lui est comme il l'aurait vu lui-même. On éxagere le bien, on diminue le mal, on justifie le crime, et le prince toujours faible ou trompé, exposé à l'infidélité ou à l'erreur de tous ceux qu'il a chargé de voir où d'entendre, же trouve continuellement placé entre l'impuissance de connaître et la nécessité d'agir".
   Le régne de ce prince prouva bien que ce n'était pas de vaines paroles, mais qu'il а agi d'après un chemin qu'il а reconnu par de sages et profondes réfiéxions pour bon et il ne s'en écarta jamais. Je m'étais proposé, Monsieur, de Vous parler encore de l'éxécution- de ce beau discours, mais craignant de devenir trop long et croyant que les deux morceaux que je viens de citer suffisent, je termine cette composition en vous disant que je l'ai faite дмее le plus grand intérêt, surtout parceque j'у trouve le portrait diun grand (Prince) qui est bien digne d'être admiré et imité. En vous témoignant encore une fois ma reconnaissance, Monsieur, j'ai l'honneur d'être avec la plus grande estime, etc.
   Note d'Adelung. C'est avec une satisfaction bien vive que je reconnais dans cette composition l'impression que la lecture de l'éloge de Marc-Aurèle а faite sur Monseigneur et l'effort qu'il а mis à en parler dignement.

Сообщ. А. П. Пятковскій.

"Русская Старина", No 2, 1874

   

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